La tour de Wédric

Le nom d'Avesnes, qui viendrait selon certains du latin Advenientes et signifierait " les immigrants ", pourrait faire allusion à l'arrivée précoce de francs en pays alors gallo-romain.

La ville est née autour d'un château seigneurial. En 1050, Wedric le Barbu construit une tour en bois à côté de l'ancien palais de justice, sur un éperon rocheux dominant de plus de 20 mètres la vallée de l'Helpe majeure en contrebas. En 1080, son fils Thierry d'Avesnes construit une autre tour, un peu plus à l'est, à peu de distance : la tour Saint-Jean (à l'emplacement de l'actuel presbytère). Entre les deux, un bourg castral s'organise autour d'une place : l'actuelle place Guillemin.

Au XIIème siècle, une agglomération unique est formée. Elle est entourée d'un mur d'enceinte qui réunit les deux tours. Sur la place du marché est fondée l'église saint Nicolas. Les seigneurs d'Avesnes sont alors particulièrement puissants.

Au XIIIème siècle, l'habitat s'étend en contrebas de l'éperon rocheux. La ville basse naît autour de l'Helpe. La ville reçoit sa charte en 1200.

Au XVème siècle, Avesnes subit de plein fouet le choc des guerres entre Louis XI et Charles le Téméraire puis de la guerre de succession de Bourgogne. En 1477, Alain d'Albret, pourtant seigneur d'Avesnes, est obligé de prendre et de détruire la ville qui refuse de se rendre par fidélité envers Marie de Bourgogne.

La ville est reconstruite grâce à Louise d'Albret . C'est à elle que l'on doit le chapitre de Chanoines et l'érection de l'église en collégiale en 1534, en style gothique tardif. Des canalisations de bois viennent alimenter la ville en eau potable.

Pendant le moyen-Age, la ville d'Avesnes développa ses activités artisanales de draperie et de tannerie. Jusqu'en 1556, la ville est la possession des ducs de Croÿ qui rétablissent les défenses de la ville dès 1502.

De 1534 à 1538, 180 000 livres sont englouties dans la construction de 6 bastions. Place frontière, Avesnes fait désormais partie du système de défense des Pays-Bas.

Au XVIème siècle, les défenses sont complétées par des cavaliers sur les bastions et les courtines.

En 1659, par le traité des Pyrennées, Avesnes devient française et Le roi Louis XIV y fait une entrée triomphale en 1667.

 

 

 

 

La légende des mouches

Avesnes sauvée par les mouches!

En 1498, alors que le Hainaut appartient aux Pays-Bas, les armées françaises assiègent Avesnes, place forte de première importance. Le 21 novembre, jour de la présentation, les paroissiens réunis en grand nombre dans l'Eglise prient la Sainte Vierge avec ferveur pour la délivrance de leur ville.

C'est alors que les abeilles du château fort d'Avesnes, troublées par la mitraille, sortent de leurs ruches et forment un rempart en face de l'ennemi qui se disperse en toute hâte. C'est pourquoi, dans les armes d'Avesnes, figurent une ruche et neuf abeilles.

 

A partir du XVIIIème siècle

Vauban agrandit le bastion de la Reyne et redessine tous les ouvrages détachés. L'écluse du Pont des Dames vient réguler l'eau des fossés et permet de tendre une inondation défensive sur le front Nord.

Le XVIIIème siècle est une période de développement de la ville et la plupart des maisons datent de cette époque. Napoléon y rédigea son dernier ordre du jour avant la bataille de Waterloo.

Au XIXème siècle la ville connut une réelle prospérité. Son marché au beurre était l'un des tous premiers de France.

En 1867, la ville est déclassée en tant que place militaire mais c'est aussi l'année de l'arrivée du chemin de fer. La population va ainsi doubler et quelques bâtiments militaires sont lotis aux particuliers.

La guerre de 1914 interrompit cette période faste. L'état-major de Ludendorff et Hindenburg s'installa à Avesnes pour diriger les offensives de mars à juillet 1918 qui faillirent amener la victoire de l'Allemagne. Cette période de disette et de frustrations fut très dure à supporter pour les avesnois.

Pendant la seconde guerre mondiale la ville fut un centre actif de résistance. Certains furent déportés, tels Gaston Mairesse ou Kleber Herbin.

 

Le tambour Stroh

Stroh était Alsacien, et en 1792 ce jeune héros de la Révolution était parti avec ses frères pour s'engager à l'armée comme volontaire.

Agé alors de 15 ans, on l'intégra en qualité de tambour , dans l'ancien régime du Royal-Suédois, devenu le 89è de ligne.

Dans les premiers jours d'octobre 1793, Stroh était à Avesnes, lors des préliminaires de la Bataille de Wattignies.

Le jeune Stroh entraîna alors une poignée de soldats pour combattre contre les autrichiens. Infatigable, il battait la charge, mais une fois cerné par des grenadiers hongrois et refusant de se rendre, il tomba héroïquement sous les balles ennemies, au moment même où des renforts arrivaient.

Les restes du petit Tambour furent découvert en 1837 et réinhumés dans le cimetière communal de Dourlers. Un monument commémore à Avesnes-sur-Helpe ce jeune héros de la Révolution ainsi qu'une rue porte son nom.

 

Pour mieux connaître la ville...

Une étude a été menée sur le cadre de vie de la ville d'Avesnes-sur-Helpe.

Elle est divisée en deux parties :

  1. -une analyse générale
  2. -des propositions d'intervention.